Le chantier #1
Ou comment tester ses capacités de patience, diplomatie et
sourire crispé…
Dans le monde merveilleux des gens normaux, on se rencontre,
on vit ensemble, on se marie, puis au choix, on décide d’avoir un enfant (voire
plusieurs en même temps, mais ça on prévoit pas !) ou on se rend compte
que payer un loyer, ça coûte une blinde et on fait construire une jolie maison,
avec jardin, terrasse et jardinières de géranium.
Eh oui, mais les bonnes mœurs et les coutumes ont foutu le
camp, du coup, nous, on a tout fait n’importe comment ! On se rencontre,
on vit ensemble, on décide de passer de 2 à 3 (bienvenue ma nénette !),
puis on récidive, tant qu’à faire (bienvenue ma zouzou !) et au bout de
bientôt 15 ans d’amour fou… on décide d’avoir un chez nous, parce que oui, le
loyer, il finit par coûter cher dans le vide ! Dans tout ça, on n’est pas
pacsé, encore moins marié ! Et pi c’est pas au programme, parce que se
marier, ça coûte un bras aussi et bientôt, c’est pas le tout, mais y’aura une
maison à payer ! ^^
Et oui, nous nous sommes lancés dans la folle aventure de la construction. Bonne ou mauvaise idée, ça dépend des jours et de notre humeur…
Notre projet a commencé depuis un moment mais il me fallait
un peu de temps pour avoir le recul nécessaire pour vous raconter (de manière
détachée) notre parcours du combattant. Parce que oui, un tel projet, c’est du
sport, beaucoup de patience souvent mise à rude épreuve, une diplomatie dont il
faut essayer de ne jamais se départir…
Au départ, vous vous retrouvez bien souvent avec deux
adversaires de choc : l’agent immobilier qui vous vend votre terrain et le
constructeur qui va construire la (presque) maison de vos rêves.
L’agent immobilier genre la cinquantaine bien sonnée, qui se
la joue pub l’Oréal en se passant la main dans des cheveux argentés mi- longs
et qui a une tchatche intarissable, vous le sentez venir à 10 bornes. Sauf que
voilà, ce terrain sur lequel vous avez flashé, vous le voulez ! Parce
qu’il vous plait et parce qu’il coûte moins cher qu’un terrain qui fait le
quart de sa superficie ! Atout non négligeable, n’est-ce pas !
Passons donc sur notre kéké de 50 ans, et va pour la
signature du compromis d’achat. Nous sommes début juillet 2016, le terrain doit
être signé au plus tard le 31 décembre. Finger in the nose !
Le terrain, c’est fait. Place au constructeur. La bataille
est rude, définition d’un cahier des charges et devis auprès des différentes
sociétés. Parmi nos impératifs, avoir 4 chambres, une chacun, plus un
bureau/chambre d’amis/atelier. On a aussi envie d’une éventuelle 2e
salle de bain et de menuiseries en pvc anthracite. Et comme on aime la
simplicité, nous notre kiffe, c’est le bois… A l’heure du « il faut
préserver la planète », en mode bio et économie d’énergie, on pourrait
penser que le bois est abordable… Que nenni ! Il vous en coûtera un
minimum de 15% de plus-value par rapport au traditionnel (les bons parpaings,
quoi !). A bon entendeur !
On finit par trouver notre bonheur !
Et bizarrement, le commercial est proche du genre de l’agent
immobilier… en beaucoup moins crédible. La méfiance est de mise, on nous a
prévenu, être à l’affût de tout, tout vérifier, poser plein de questions,
quitte à passer pour de parfaits emmerdeurs ! Dans ce rôle, je pense que
le constructeur nous décernerait un oscar de suite ! ^^
Arrivé au mois de septembre, le constructeur nous presse de
signer le CCMI (contrat de construction de maison individuelle).
Oui, mais nous, on ne signera que lorsque nous aurons le PLU
(Plan local d’urbanisme). La mairie ne nous l’a pas transmis… Et pour cause,
c’est l’agent immobilier qu’il l’a depuis 3 semaines et a oublié de nous le
transmettre !
Et dans la famille « je prends tout mon temps »,
je veux également le géomètre qui, contacté depuis 2 mois par les proprio du
terrain, ne l’a toujours borné…
Bref, tout va bien, tout le monde prend son temps, le soleil
brille et les oiseaux font cui-cui.
Quant au constructeur, il doit patienter encore un peu… Il
s’enflamme un peu de trop sur la maison et nous propose un projet totalement
hors budget. Il a dû nous prendre pour Crésus. De compromis en compromis, nous
faisons l’impasse sur le tout bois pour notre cabane, elle sera mixte agglo en
bas/bois en haut. On révise la superficie de quelques mètres carré. Et on
retombe sur nos pieds !
Mais c’est sans compter sur notre champion toute catégorie
de commercial ! On lui dit qu’on garde l’installation d’un poêle à granulé
à notre charge et lui, déduit deux fois le montant nécessaire au prix de la
maison ! Une fois l’erreur corrigée, on nous propose un chiffrage en
construction mixte aussi cher que le précédent chiffrage en tout bois !!!
Et nous voilà encore hors budget ! GRRRRR….
Le constructeur n’y mettra pas du sien estimant avoir
suffisamment baissé le prix aussi, nous réduisons encore de quelques mètres
carré la superficie de la maison, seule façon de réduire le prix… Autant être
honnête, exit la 2e salle de bain et les menuiseries anthracites. On
aura du pvc blanc et pi c’est tout ! En revanche, on maintient le second
WC à l’étage, dans la salle de bain. Souvenez-vous en, ça a son
importance… ;-)
On est fin septembre :
- Le CCMI est signé
- Le terrain est borné
- Nous sommes en relation depuis un moment avec un courtier (très très bien le courtier ! Le seul qui tire son épingle du jeu et ne fait pas de bourde !)
On peut donc lancer la demande de permis de construire.
Le commercial de la société de construction nous fait signer
(ce que nous pensons être) l’ensemble du dossier, plans, etc, destinés à la
mairie. Il doit nous tenir informé de l’envoi du dossier.
Nous le recontactons ensuite une fois, deux fois, 10 FOIS
pour avoir des nouvelles… Entre-temps, la mairie nous a en effet demandé où
nous en étions de notre demande de permis de construire !
Impossible d’avoir des explications de la part du
commercial. Un mail légèrement salé s’impose. Par la suite, nous n’aurons plus
de ses nouvelles. Un autre commercial et la secrétaire de la société
s’occuperont de nous…
Et notre permis dans tout ça ! Et bah je vous le donne
en mille : il est quelque part on sait pas bien où, mais ce qui est sûr,
c’est qu’il n’est pas complet ! Nous n’avons signé que la moitié des
papiers. En plus, l’étude thermique n’avait pas été faite au moment où nous les
avions signés…
Bref, un grand n’importe quoi !
Réunissant toute notre patience et toute notre diplomatie,
nous nous déplaçons au siège de la société, seulement 160 km
aller-retour ! Là, oh surprise, les WC tant attendus dans la salle de
bain, à l’étage, apparaissent enfin !!!
Léger bémol, toutefois, l’esthétique ne semble pas être le fort de notre
constructeur qui a fait passer l’évacuation des toilettes en plein milieu du
mur du salon (nous privant au passage de l’exploitation d’un pan de mur d’1,5m
de large)… Elégant n’est-ce pas ? Pendant que l’un occupe en toute
intimité les WC du haut, l’ensemble des autres occupants de la maison profitent
de la délicate mélodie qui accompagne ce moment.
Pas d’affolage messieurs, dames, c’est un détail qui pourra
être réglé ultérieurement. Nan mais ça va pas non là-haut !
Enfin, bon gré mal gré, nous signons l’ensemble des documents.
A noter, ensuite, le miracle réalisé par la mairie lors du
traitement du permis de construire : 10 jours top chrono pour avoir
l’arrêté définitif ! C’est pas beau ça ! Sur ce coup, clairement, on
fait des jaloux ! ^^
Petite victoire dans notre aventure qui prend parfois
l’allure d’un sketch.
Pfffiou de relire toutes vos mésaventures, je me dis que vous avez été quand même bien bien sympas. Un Oscar pour votre patience en tout cas !! Vivement la suite !
RépondreSupprimerMerci pour ton petit mot! Comme dit La Fontaine, "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage"...
SupprimerEffectivement quelle patience! J'ai hâte de lire la suite....bisous
RépondreSupprimerUn peu de patience, la suite arrive bientôt!!! ;-)
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